Qui aurait cru que faire une soupe pouvait devenir un enjeu de cybersécurité ? Les robots culinaires envahissent nos cuisines et, surprise du chef, ils n’échappent plus aux regards curieux des hackers. L’affaire du Thermomix TM5 piraté par des Français nous rappelle que, décidément, personne n’est à l’abri… même pas votre bol mixeur intelligent.
Quand la cuisine rencontre le hacking
Les appareils électroménagers connectés sont devenus les stars de nos intérieurs, apportant un confort gourmand et innovant. Mais cette révolution a aussi son revers : chaque « intelligence » numérique supplémentaire ouvre la porte à de nouveaux défis en cybersécurité. Preuve en est, des chercheurs français viennent de démontrer, sans la moindre ambiguïté, qu’il est possible de pirater un Thermomix TM5. Ce robot culinaire haut de gamme semblait pourtant intouchable, réservé à l’innovation tranquille… jusqu’à ce qu’un groupe de passionnés de cybersécurité s’en mêle, tournevis en main.
Le Thermomix, plus qu’une cocotte : une nouvelle cible pour les hackers
Oubliez les ordinateurs et les smartphones : les pirates s’intéressent désormais à tous les appareils embarquant une dose d’électronique programmable, y compris ceux destinés à la préparation de vos meilleures recettes. Le Thermomix TM5, avec son écran tactile et ses mises à jour logicielles, fonctionne presque comme un ordinateur miniature. Les chercheurs de Synacktiv l’ont prouvé lors de leur expérience. Avec :
- un accès physique à l’appareil,
- un démontage méticuleux,
- et quelques outils bien choisis,
un hacker chevronné peut modifier le système, poussant le robot à exécuter de nouveaux ordres… et à afficher, pourquoi pas, un logo pirate en guise d’apéritif.
Trois faiblesses dans le blender
Les chercheurs n’ont pas seulement réussi à détourner l’attention des fourneaux : ils ont mis à jour trois failles majeures du Thermomix TM5 :
- Mauvaise vérification de l’authenticité du logiciel,
- Possibilité d’extraire la clé censée chiffrer et protéger les données,
- Validation trop permissive, ouvrant la voie à l’installation de logiciels modifiés, voire malveillants.
La démonstration s’est faite en laboratoire, dans un cadre bien sécurisé, où le Thermomix arborait fièrement son logo pirate, preuve de la réussite de l’attaque. Voilà de quoi assaisonner une simple soupe d’une bonne dose de parano constructive !
Alerte, mais pas de panique : risques limités et bonnes pratiques
Bonne nouvelle pour les cuistots connectés : aucune intrusion à distance n’a été détectée lors de cette expérience. Tout débute et se termine dans la cuisine, sous réserve d’un peu de temps libre, d’outillage précis et de solides compétences techniques. Pour madame ou monsieur Tout-le-Monde, le risque reste donc très faible, à condition bien sûr d’utiliser la version logicielle la plus récente. Le correctif a d’ailleurs déjà été apporté afin de refermer la porte aux visiteurs indésirables.
Ce cas rappelle cependant que la sécurité de nos objets du quotidien dépend désormais autant de leur code informatique que de leur matériel. Même un robot culinaire, conçu seulement pour râper des carottes ou mélanger une pâte à crêpes, peut devenir le terrain de jeu de hackers déterminés.
Pour ne pas se faire griller la politesse :
- Mettez systématiquement à jour vos appareils,
- Évitez d’acheter des robots reprogrammés d’occasion,
- Gardez à l’esprit qu’aucune « smart home » n’est totalement invulnérable.
Alors, rassuré(e) ? Un peu plus, sans doute. Mais mieux vaut rester curieux, réfléchi et appliqué dans ses pratiques numériques : ce sont encore les meilleurs remparts face aux surprises du progrès technique.
En somme, même si votre robot culinaire connecté peut être détourné de ses nobles missions culinaires, il suffit d’être informé, de rester à jour et de garder un œil attentif sur ses machines pour se protéger efficacement. Finalement, la cybersécurité, ce n’est plus une affaire de geek mais… de chef avisé.












