Le Thermomix, jadis star des cuisines et compagnon adoré des gastronomes pressés, voit aujourd’hui son aura ternie. Pourquoi tant d’anciens adeptes tournent-ils la page, reléguant leur précieux robot au rang de simple bibelot de placard ? Plongée dans les coulisses d’un désenchantement tout sauf anecdotique.
Thermomix : une révolution qui s’essouffle ?
Pendant près d’un demi-siècle, le Thermomix de Vorwerk a transformé la préparation des repas. D’abord perçu comme une révolution, cet appareil promettait simplicité, rapidité, et saveurs dignes des plus grands chefs — tout cela en économisant du temps. Un rêve devenu, pour beaucoup, réalité… du moins jusque-là.
Mais voilà : aujourd’hui, une vague de déception agite la communauté des utilisateurs. Après une lune de miel, certains décident de s’en séparer, et les questions fusent. Pourquoi tant de désaffection après un engouement si fort ?
Le prix, un ingrédient difficile à digérer
Parmi les principales raisons invoquées, le coût élevé arrive en tête. À 1400 euros la bête (oui, c’est le prix d’un très bon vélo ou de quelques week-ends à la campagne), il faut un vrai budget pour rejoindre le club. Cerise sur le gâteau : un abonnement annuel de 60 euros à la plateforme Cookidoo s’ajoute à la note, qui finit par peser lourd sur le porte-monnaie même des ménages motivés.
Lorsque la passion de cuisiner laisse place au calcul quotidien, certains propriétaires se posent légitimement la question du retour sur investissement… et parfois, la réponse les pousse tout droit vers le marché de l’occasion.
Performance ou poudre aux yeux ?
Dépenser autant pour un robot culinaire, c’est espérer en échange des plats dignes de Top Chef… Mais les retours sont nuancés, pour ne pas dire tranchés. Certains pointent du doigt une cuisson inégale, notamment de la viande. D’autres regrettent le manque de saveur de certaines préparations, bien loin des promesses alléchantes du début. L’appareil, plébiscité pour sa polyvalence, n’échappe donc pas aux critiques côté résultat dans l’assiette.
Entretien, bruit, et concurrence : le trio fatal ?
Si la cuisine a ses exigences, l’entretien du Thermomix n’est pas en reste. Le nettoyage après chaque utilisation est souvent jugé laborieux, et la nécessité de remplacer régulièrement certains accessoires peut finir par entamer la motivation. À force de procrastiner devant l’évier, beaucoup préfèrent laisser l’appareil prendre la poussière plutôt que les devancer au nettoyage.
Côté encombrement, il n’est pas non plus le champion de la flexibilité : son poids conséquent le rend difficile à déplacer, au détriment de l’espace de travail déjà limité dans certaines cuisines. Mais ce n’est pas tout : le bruit généré lors des préparations est parfois une véritable épreuve pour les oreilles sensibles, ce qui accentue encore l’agacement chez certains utilisateurs. Si on voulait écouter une machine faire du vacarme, nul doute qu’on aurait adopté une vieille perceuse !
L’accumulation de ces petits désagréments finit, sans surprise, par envoyer le Thermomix au fond du placard, utilisé de plus en plus rarement, voire jamais. Pour certains, la seule perspective satisfaisante devient la revente de l’appareil… quitte à céder à la tentation d’un modèle plus séduisant, ou d’une solution moins onéreuse.
Nouveaux modèles, nouveaux espoirs ?
Un autre phénomène exacerbe la vague de désengagement : l’arrivée annoncée du TM7 en avril 2025. Ce nouveau modèle, armé d’intelligence artificielle, promet un contrôle vocal, une isolation thermique améliorée et des accessoires plus pratiques. De quoi répondre, enfin, aux griefs des utilisateurs ?
Résultat : certains propriétaires cherchent déjà à revendre leur TM6 pour financer le successeur, malgré le tarif corsé du TM7 (1599 euros !). Les plateformes regorgent désormais d’annonces de robots d’occasion, témoin d’un enthousiasme passé, aujourd’hui tempéré par la réalité.
Dans le même temps, des alternatives plus abordables, comme le « Monsieur Cuisine » de Lidl, viennent jouer les trouble-fêtes. Offrant des fonctions similaires pour un investissement bien moindre, ces nouveaux venus séduisent ceux qui surveillent leur budget et veulent, tout de même, prospective un peu d’aide pour mitonner leur dîner.
- Un investissement lourd : 1400 euros à l’achat, 60 euros/an pour les recettes
- Des performances en demi-teinte : cuisson inégale, saveurs décevantes
- Des contraintes d’entretien et d’encombrement
- L’arrivée de modèles plus avancés et de concurrents moins chers
Quelle leçon tirer de cette tendance ? Même les machines les plus prometteuses ne sont pas à l’abri de la désillusion. À vous donc, futurs chefs, de bien peser le pour et le contre avant de craquer. Après tout, le plaisir de cuisiner, lui, ne coûte souvent rien d’autre qu’un peu de temps… et beaucoup d’amour (et peut-être quelques décibels en moins) !












