Si ouvrir une boîte de thon rime pour vous avec gain de temps et promesse d’un repas savoureux, l’heure est peut-être à un petit check-up de vos habitudes d’achat. Car derrière ce best-seller de nos placards, une étude récente met la lumière sur une réalité beaucoup moins appétissante : le mercure s’invite à la table, et parfois en grande quantité !
Le thon en boîte : chouchou de nos cuisines… mais à quel prix ?
Le thon en boîte a conquis nos cœurs (et surtout nos placards) grâce à sa praticité, son coût modéré et sa faculté à se glisser dans toutes sortes de recettes. Que ce soit pour sublimer une salade, garnir un sandwich ou improviser un plat express, il est souvent l’allié idéal. Mais, comme de nombreux produits transformés, il cache parfois des surprises peu réjouissantes. En effet, ce poisson peut contenir du mercure en quantité non négligeable, et cette nouvelle ne va pas vraiment ravir les amateurs de thon mayonnaise…
Une étude choc : des taux de mercure qui dépassent les bornes
L’alarme a été tirée par l’ONG Bloom, dont les analyses ont été reprises par 60 Millions de consommateurs. L’enquête porte sur 148 boîtes de thon issues des grandes chaînes de supermarchés de divers pays européens – oui, nos boîtes venues d’ailleurs passent aussi sous le microscope. Les résultats ? Plus de la moitié dépassent la limite maximale de mercure autorisée pour le poisson. Pire : certaines atteignent des records bien au-delà des normes, un vrai souci sanitaire à terme.
Pour ceux qui seraient tentés de se rassurer en misant sur leurs marques favorites, désolé de casser l’ambiance culinaire : la boîte qui décroche la palme de la concentration en mercure provient de la marque Petit Navire, vendue chez Carrefour City, avec un score impressionnant (mais pas du tout enviable) de 3,9 mg/kg. C’est largement plus que la limite fixée par les autorités sanitaires, un véritable record… dont on se serait bien passé.
Le mercure : pas vraiment le piment idéal pour assaisonner nos repas
Petit Navire se défend en indiquant que ses contrôles internes n’ont jamais révélé d’écarts par rapport aux normes européennes. Pourtant, à la lumière de l’étude, certains lots, comme celui épinglé, semblent franchir la ligne jaune sans hésiter. Ces écarts s’expliquent en grande partie par :
- La zone de pêche
- L’espèce ciblée
- L’âge du poisson (plus il vieillit, plus il cumule de mercure)
Pourquoi s’inquiéter ? Le mercure est un métal lourd très toxique, qui cible surtout le système nerveux. Le danger est plus grand pour les fœtus, les jeunes enfants, mais aussi pour les adultes qui consomment régulièrement de grandes quantités. Les effets sont loin d’être anecdotiques : troubles cognitifs, difficultés motrices, répercussions sur la santé cardiaque… On a connu buffet plus sympa.
Les chiffres sont d’autant plus préoccupants que d’autres analyses menées en France confirment le dépassement du seuil déjà critique de 1 mg/kg de mercure dans plusieurs boîtes testées.
Vigilance, diversification et conseils pratiques : le trio gagnant
Alors, doit-on dire adieu à la boîte de thon à jamais ? Pas nécessairement. La modération est le mot d’ordre. 60 Millions de consommateurs invite à limiter les portions, comme pour le thon mais aussi pour d’autres poissons prédateurs (dorade, bar), eux aussi adeptes du stockage de toxines.
Quelques pistes pour continuer à savourer le poisson sans craindre d’alourdir l’addition en mercure :
- Privilégier des produits de qualité, issus de zones de pêche moins polluées.
- Choisir des marques qui respectent strictement les normes européennes en matière de mercure.
- Varier les espèces pour limiter la consommation de poissons à haut risque.
- Se conformer aux recommandations de l’Anses : ne pas dépasser deux portions de poisson par semaine, avec si possible à chaque fois des espèces moins polluées par les métaux lourds.
En conclusion, le thon en boîte conserve son utilité mais il est indispensable d’en user avec discernement : surveillez les étiquettes, variez vos plaisirs aquatiques et ne tombez pas dans la surconsommation. L’objectif : continuer de profiter des saveurs marines sans rogner sur votre santé. Sur ce, bonne dégustation avisée !












