Le pain : ange ou démon quand on veut perdre du poids ? Entre anathèmes nutritionnels et immobilisme gourmand, difficile de démêler le vrai du faux. Rassurez-vous, une diététicienne vient casser les idées reçues… et non, il n’est pas interdit de craquer pour une tartine !
Le pain, victime de la jungle alimentaire
- Les conseils sur l’alimentation, c’est un vrai foisonnement. Entre ceux qui bannissent tout plaisir et ceux qui n’y voient que du bon, qui croire ? Le pain, notamment, est tantôt le mal incarné, tantôt l’allié des repas équilibrés.
Certains nutritionnistes le montrent du doigt, d’autres l’encouragent. Alors, pour perdre du poids, faut-il vraiment tourner définitivement le dos à la boulangerie ?
Pain et ligne ne sont pas (forcément) ennemis jurés
Angélique Houlbert, diététicienne nutritionniste, l’affirme : oui, il est possible de savourer un bon pain tout en affinant sa silhouette. Comment ? En respectant quelques principes de base. S’il vous est cher, ne vous forcez pas à l’éliminer. L’essentiel, c’est de mieux le choisir.
- Premier mot d’ordre : adieu les pains fermentés à base de levure et réalisés avec des farines ultra-raffinées. Traduction : baguettes blanches, pains de mie industriels et autres pains qui semblent sortir tout droit d’une photocopieuse à farine blanche – ce sont eux les vrais suspects.
Pourquoi ? Leur index glycémique est très élevé. Résultat : une montée rapide du sucre dans le sang, suivie d’une sécrétion massive d’insuline, l’hormone championne pour stocker les graisses. On a vu mieux quand on vise la légèreté !
Le bon choix : levain et farines complètes, la dream team
Le secret : miser sur un pain fermenté au levain et à base de farines complètes. Blé, seigle, orge ou avoine ont la cote. Le pain ainsi obtenu n’a rien à voir avec le pain blanc standard :
- Il est riche en fibres insolubles (issues du blé),
- et, grâce aux autres céréales, aussi en fibres solubles. Celles-ci sont délicates pour l’intestin et apportent un sentiment de satiété prolongé.
Ce n’est pas tout : la fermentation au levain accroît la quantité d’amidon résistant. Ce composé nourrit les bactéries bénéfiques du microbiote intestinal, élément-clé (promis, sans clé USB) pour accompagner la perte de poids, souligne la diététicienne.
L’art de doser et de choisir son pain
Attention, là encore, la notion de quantité compte : l’idéal est de ne pas dépasser 60 grammes de pain par jour. Et, pourquoi pas, de marquer de temps à autre une journée sans pain. Gardez en tête que le pain renferme du sel, ce qui peut accentuer la rétention d’eau – et donc freiner la perte de poids escomptée.
Avis aux inquiets du petit-déjeuner ou des repas : le moment où l’on savoure son morceau de pain n’a aucune incidence sur la réussite d’un régime amaigrissant. L’important, c’est l’équilibre des envies et des habitudes de chacun.
- Enfin, il ne faut jamais perdre de vue la composition du pain. Chez votre artisan-boulanger, n’hésitez pas à demander la liste des ingrédients. Dans les rayons des supermarchés, prudence : les pains industriels débordent parfois d’additifs variés, de gluten, d’émulsifiants et autres compagnons de voyage chimiques dont on se passerait bien, prévient Angélique Houlbert.
En somme, bannir le pain n’est ni une obligation ni une panacée. Ce qui compte, c’est de le sélectionner judicieusement, de doser la quantité et surtout, de rester vigilant sur sa composition. La solution miracle ne réside ni dans la privation ni dans l’excès, mais dans l’art du bon choix. À vos tartines… raisonnables !












